MOSTLY OTHER PEOPLE DO THE KILLING - The Coimbra Concert (Clean Feed, 2011)
Jon Irabagon: tenor & alto saxophones
Peter Evans: trumpet
Moppa Elliott: bass
Kevin Shea: drums & electronics
CD1
01. Drainlick
02. Evans City
03. Round Bottom, Square Top
04. Blue Ball
CD2
01. Pen Argyl
02. Burning Well
03. Factoryville
04. St. Mary's Proctor
05. Elliott Mills
Voilà six ans qu'est sorti le premier enregistrement du collectif de Moppa Elliott. HotCup Records en a produit encore trois autres (en 2007, 2008, et 2010). Le dernier en date, Foxy, était certainement le plus abouti, chacun avait trouvé sa propre voix, l'assumait pleinement, et la construisait selon celle de ses compaires. MOPDTK n'est pas un groupe tout ce qu'il y a de plus créatif, mais il se distingue par son énergie, et sur ce dernier live produit par Clean Feed, le collectif post-rock, post-bop, post-punk, post-tout ce que vous voulez, nous livre une performance complètement incandescente. Les genres fusent: groove, funk, bop, rock'n'roll, mais tous se confondent en un son et une énergie.
MOPDTK, c'est quelques citations (Groovin' High, Night in Tunisia,...), des compositions et une usine de deconstructions. Une rythmique s'installe, mais la basse s'écarte très vite, ou le soliste joue complètement à côté, ou c'est la rythmique qui est déjà déconstruite, on ne sait plus qui est dessus, qui est à côté, mais une chose est sure: c'est que ça swingue. Avant même que ne soient textuellement cités les maitres du bop, le phrasé d'Irabagon et même d'Evans (mais dans une moindre mesure), est déjà un hommage à la forme du jazz la plus énergique: le bop (celui de Parker comme de Barkley). Et ce feu intérieur est ce qui unifie les dérives incessantes de chaque musicien, car il y en a toujours un pour partir là où on ne s'y attend pas, pour déconstruire systématiquement la forme/composition initiale. Pas vraiment de changement depuis 6 ans, mais l'énergie du groupe est de plus en plus incandescente, le feu s'alimente, et atteint son apogée dans ce double CD enregistré au Portugal. Car la joie et l'humour sont bien de la partie, et même quelques excursions dans l'expérimentation sans prétentions, ainsi que des compositions efficaces même si on les a déjà entendues,et ce sont tous ces éléments parfois déconstruits dans la confrontation des voix volontairement décalées, parfois unifiés dans un swing irréprochable, qui donnent un charme brulant et hystérique au dernier opus du quartet new-yorkais.