WEASEL WALTER / MARY HALVORSON / PETER EVANS - Electric Fruit (Thirsty Ear, 2011)
Weasel Walter: drums
Mary Halvorson: guitar
Peter Evans: trumpet
1. Mangosteen 3000 A.D.
2. The Stench of Cyber-Durian
3. The Pseudocarp Walks Among Us
4. Scuppernong Malfunction
5. Yantok Salak Kapok
6. Metallic Dragon Fruit
Depuis une trentaine d'années, Weasel Walter cumule des projets qui n'atteignent jamais le public souhaité, soit trop punk, soit free, on peut dire qu'il est plutôt peu reconnu par rapport à la quantité impressionante d'enregistrements qu'il a pu faire avec des musiciens pourtant plus renommés les uns que les autres (Anthony Braxton, Evan Parker, Nate Wooley, Paul Flaherty, Ken Vandermark, et j'en passe...). Mary Halvorson, je ne l'ai entendu que dans le superbe Quintet (London) 2004 d'Anthony Braxton toujours (aux côtés de Taylor Ho Bynum, Chris Dahlgren et Satoshi Takeishi), mais sa performance était déjà une des plus remarquables dans cet album; apparemment elle joue également régulièrement avec Jon Irabagon, Tim Berne, Tom Rainey ou Tomas Fujiwara. Peter Evans lui est un habitué de Jon Irabagon, ils jouent ensemble au sein de l'énergique Mostly Other People Do The Killing (MOPDTK), on l'a également entendu l'année dernière avec le trio Parker/Guy/Lytton dans un des meilleurs enregistrements de 2010 (chez Clean Feed), il a également sorti sur Psi un double album solo absolument incroyable où le phrasé bop se mêle aux techniques étendues les plus vertigineuses; et à côté de ça, il continue de jouer de la trompette piccolo pour des ensembles de musique baroque.
Maintenant, quel est le résultat du premier enregistrement de cette formation (qui a déjà presque 3 ans)? Deux mots: tension et saturation. La guitare d'Halvorson, parfois désaccordée, ou augmentée d'effets, se prête à toutes sortes de jeux, et encore une fois, sa contribution est la plus remarquable des trois car c'est bien la seule à pouvoir véritablement accompagner et dialoguer avec ses deux comparses. Walter d'abord, qui frappe toujours sec et sans parcimonie (l'influence du punk?) est certainement la première cause de cette perpétuelle tension; et Halvorson, par ses saccades et sa fantaisie, est d'un secours et d'une aide fondamentale pour les sautes d'humeurs de Walter et son jeu fait de silences et de furies inattendus. Evans, comme Halvorson, peut prendre toute sorte de forme, sa virtuosité se prête aussi bien à de belles nappes sonores qui accompagnent harmoniquement le duo déglingué Walter/Havorson, comme à des résurgences swing ou à de pures abstractions sonores axées uniquement sur le timbre de la trompette. Il ressort de tout ça une tension hallucinante, fatiguante même, car perpétuelle. Ce n'est pas qu'ils jouent constamment tous fort et vite comme danss la tradition free-rock, il y a bien des séquences calmes, mais celles-ci ne sont pas là pour créer de la profondeur ou du relief, elles sont là pour préparer l'explosion. C'est Bagdad en musique, ce disque, ça peut péter à tout moment, et c'est ce qui arrive, d'où la saturation. C'est une véritable saturation d'énergie due à de trop nombreuses informations (il n'y a pas vraiment de son de groupe, seulement des voix individualisées qui se répondent en contrepoint), à de trop nombreuses explosions, et à une tension jamais résolue.
Amateurs de sensations extrêmes et habitués à l'énergie propre aux musiques électrifiées (notamment punk et grind), vous trouverez votre compte de cette talentueuse, inépuisable et originale source de violence placée sous le signe de la virtuosité et de l'improbable. Pour les autres, beaucoup se fatigueront certainement de cet espèce de collage kaléïdoscopique et brutal. En tout cas: sensations fortes assurées - à écouter.
Maintenant, quel est le résultat du premier enregistrement de cette formation (qui a déjà presque 3 ans)? Deux mots: tension et saturation. La guitare d'Halvorson, parfois désaccordée, ou augmentée d'effets, se prête à toutes sortes de jeux, et encore une fois, sa contribution est la plus remarquable des trois car c'est bien la seule à pouvoir véritablement accompagner et dialoguer avec ses deux comparses. Walter d'abord, qui frappe toujours sec et sans parcimonie (l'influence du punk?) est certainement la première cause de cette perpétuelle tension; et Halvorson, par ses saccades et sa fantaisie, est d'un secours et d'une aide fondamentale pour les sautes d'humeurs de Walter et son jeu fait de silences et de furies inattendus. Evans, comme Halvorson, peut prendre toute sorte de forme, sa virtuosité se prête aussi bien à de belles nappes sonores qui accompagnent harmoniquement le duo déglingué Walter/Havorson, comme à des résurgences swing ou à de pures abstractions sonores axées uniquement sur le timbre de la trompette. Il ressort de tout ça une tension hallucinante, fatiguante même, car perpétuelle. Ce n'est pas qu'ils jouent constamment tous fort et vite comme danss la tradition free-rock, il y a bien des séquences calmes, mais celles-ci ne sont pas là pour créer de la profondeur ou du relief, elles sont là pour préparer l'explosion. C'est Bagdad en musique, ce disque, ça peut péter à tout moment, et c'est ce qui arrive, d'où la saturation. C'est une véritable saturation d'énergie due à de trop nombreuses informations (il n'y a pas vraiment de son de groupe, seulement des voix individualisées qui se répondent en contrepoint), à de trop nombreuses explosions, et à une tension jamais résolue.
Amateurs de sensations extrêmes et habitués à l'énergie propre aux musiques électrifiées (notamment punk et grind), vous trouverez votre compte de cette talentueuse, inépuisable et originale source de violence placée sous le signe de la virtuosité et de l'improbable. Pour les autres, beaucoup se fatigueront certainement de cet espèce de collage kaléïdoscopique et brutal. En tout cas: sensations fortes assurées - à écouter.