Jake Meginsky - L'appel du vide

Paru en 300 exemplaires sur open mouth, le label du guitariste Bill Nace et déjà épuisé, L'appel du vide est le premier solo du percussionniste Jake Meginsky. Un seul disque a été publié avec ce musicien, c'était une collaboration avec le duo Nmperign, et c'est tout (ce qui est déjà pas mal!), mais je ne l'ai pas écouté. En tout cas, à écouter ce premier solo de musique électronique et non de percussions, je suis plus que curieux d'entendre les prochaines travaux de Meginsky.

Il s'agit d'une suite de beats défragmentés, déphasés et déstructurés. Des beats profonds, ronds, lourds, qui forment des patterns carrés ? et bien non, des patterns qui ne sont pas linéaires, des patterns qui évoluent par ruptures, par évolutions constantes, des patterns sinueux ou triangulaires plutôt. D'une certaine manière, la musique de Meginsky se rapproche de celle d'Evol, pour son approche minimaliste et hypnotisante. Mais c'est pas tout à fait ça. Déjà, il n'y a pas de référence à la techno et aux raves (ni à la BO de rencontre du troisième type...), ça sonne moins analogique. Meginsky aborde un territoire plus abstrait, plus parasitaire, plus noise en somme. Et ses beats sont régulièrement en interaction avec des fréquences de toutes sortes, des sinusoïdes simples mises en action par les beats, des sinusoïdes hachées, découpées et arrondies par les pulsations et les battements graves irréguliers.

Un disque vraiment surprenant qui ne ressemble à aucun autre et s'écoute facilement. Composées et découpées finement, ces pièces forment des territoires électroniques nouveaux, qui renouent avec le rythme et la mélodie d'une certaine manière, mais des rythmes et des mélodies mises en pièces. Recommandé.

JAKE MEGINSKY - L'appel du vide (LP, open mouth, 2014) : lien