COPPICE - Epoxy (Pilgrim Talk, 2013) |
Sur les deux faces, une sorte d'ambient lo-fi, des nappes un peu crades de bandes vieillies. J'aime beaucoup ce duo, mais là je ne sais pas, l'aspect vieilli et très statique des bandes "indexées" m'a paru manqué de consistance. On aurait souhaité un côté plus narratif peut-être, ou un plus grand travail des bandes, enfin n'importe quel élément ou méthode qui aurait pu rendre ce collage de boucles plus personnel. Mais non, c'est brut, froid et austère. Et peut-être que certains aimeront pour ces raisons mêmes d'ailleurs, car c'est osé, radical, et l'atmosphère est très singulière.
On dirait parfois une sorte de field-recording glauque et malsain, parfois la récupération d'une bande originale d'un snuff contemplatif. L'ambiance est bien particulière, aucun doute. Mais à mon goût, elle manque de consistance et de grain, les textures sont trop homogènes et crades. C'est dommage, car c'est souvent prenant et surprenant, mais on se lasse vite, trop vite, de ces bandes et de cette atmosphère moites, froides et obscures qui semblent provenir du fin fond d'une cave oubliée.
[informations & écoute: http://pilgrimtalk.bandcamp.com/album/epoxy]
NICK HOFFMAN - Bruiser (Pilgrim Talk, 2013) |
Si le son est produit par un ordinateur, il est assez typique de ce que font beaucoup de musiciens avec un synthétiseur analogique. Sauf qu'au lieu d'assembler une multiplicité de fréquences complexes, Nick Hoffman les démonte pour mettre en valeur leur simplicité initiale, voire leur absence de richesse. Ce n'est jamais évident de percevoir les intentions de ce musicien, mais j'ai l'impression qu'il a essayé ici de démontrer en pratique la simplicité fondamentale de la synthèse sonore, souvent masquée par une complexité illusoire. En utilisant les éléments fondamentaux des synthèses utilisées couramment dans les musiques expérimentales et l'eai, Nick Hoffamn semble nous dire que tout ceci n'est qu'une blague.
En même temps, Nick Hoffman prend aussi le temps d'explorer beaucoup de possibilités, comme s'il était fasciné par cette méthode de production sonore. D'un extrême à l'autre, une grande variété de registres, d'attaques, ainsi que différentes modulations sont exploitées durant cette vingtaine de minutes.
Il s'agit encore une fois d'une musique opaque, brute et dure à sa manière. Une synthèse simple et grasse à l'image des dessins d'Hoffman. Un contenu limpide pour une intention obscure. Intéressant.
[informations & écoute: http://pilgrimtalk.bandcamp.com/album/bruiser]