PIZMO - blst (Fibrr, 2013) |
Sur blst, la même sensation d'avoir affaire à un micro-organisme sonique et bruitiste. Car pizMO évolue selon des règles que l'on ne comprend pas tout le temps ou auxquelles on ne s'attend pas. La forme semble dictée par la "prise de risque" dont parle Karkowski. Si Jérôme Joy utilise un logiciel hi-tech pour faire une nappe sonore lisse, brillante et continue, Christophe Havard s'emploiera à produire des larsens à la limite du supportable, sous forme de ruptures discontinues, tandis que Julien Ottavi prendra un malin plaisir à réutiliser des matériaux de récupération avec des techniques apparentées au lo-fi. Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres, car pizMO joue sur les effets de surprise, sur la déconstruction et les prises de risque. Tout est affaire de contrastes et de ruptures, de reliefs et d'assauts. Opposition des textures et des couleurs, contrastes d'intensité, dialogue entre le continu et le discontinu, opposition des techniques de production sonore, entre le grave et l'aigu, le sale et le propre, la violence et le calme, etc.
Voilà pourquoi pizMO ressemble à un micro-organisme, car le trio agit selon ses règles propres, des règles auxquelles nous ne sommes pas habitués et qui produisent des "expériences d'écoute" surprenantes. blst ressemble à une fourmilière bruitiste aux mouvements incessants, des mouvements continus et des soubresauts inattendus, des mouvements qui jouent sur la surprise et les seuils de tolérance, ainsi que sur les contrastes et les oppositions internes. Recommandé.