PAURA - The Construction of Fear (Creative Sources, 2008) |
Sur la première piste, durant 17 minutes, le quintet propose une improvisation très énergique et réactive. Une longue pièce où les musiciens se répondent sans relâche avec des phrases courtes, souvent fortes et brusques, à la manière des improvisations collectives et réactives propres aux années 2000. C'est sur la deuxième piste (qui dure 37 minutes) que la tentative de conciliation apparaît le plus clairement. La première moitié est constituée d'une nappe sonore homogène où se superposent les souffles des vents, les cordes et les toms caressés, ainsi que les fréquences radio. Petit à petit, la nappe s'épaissit et se disloque, les voix se distinguent jusqu'au superbe finale où les phrasés mélodiques des vents se superposent aux accords lisses et dissonants des cordes, tandis que Sanders tente tant bien que mal de faire la jonction entre les deux univers. Une excellente improvisation où les esthétiques de chacun se rejoignent de manière cohérente et égalitaire.
The construction of fear se conclut sur une courte improvisation non-idiomatique de 10 minutes où l'intérêt est également porté sur l'exploration des textures, l'interaction et la réactivité, l'intensité des volumes, des rythmes et des attaques, tout comme la tension propre aux timbres. Trois bons exemple d'improvisation libre qui offrent un large éventail des esthétiques propres aux années 2000. Une belle rencontre entre chacune d'elle, où chaque musicien prend le risque d'explorer le territoire des autres, et joue le jeu avec talent. Conseillé.