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AARON DILLOWAY - Corpse on Horseback (Ergot, 2013) |
Au départ,
Corpse on Horseback était une cassette aujourd'hui épuisée, mais heureusement rééditée en 45 tours par le nouveau label Ergot (après un passage sur CD-R en 2005 sur Chonditric).
Des bandes, toujours des bandes. Avec
Aaron Dilloway, les méthodes sont aussi rudimentaires que le résultat est réjouissant. Des bandes corrosives à base de déchets mises en boucles, de très courts cycles d'une à deux secondes. Tout commence avec une boucle, puis deux, trois, etc., des boucles qui deviennent de plus en plus saturées, denses, et intenses. Sur les deux pistes, Aaron Dilloway superpose des boucles les unes sur les autres, sans jamais en retirer. Un crescendo où le son devient à chaque minute de plus en plus agressif, dense et massif. Ça paraît simpliste comme forme, mais le plus impressionnant est surtout la précision et la minutie avec lesquelles ces boucles se superposent, une précision héritée des techniques de calquage plus que de collage. En plus, la spatialisation du son donne l'impression d'être pris dans un étau, une impression forte et persistante. Puissant.
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AARON DILLOWAY - Infinite Lucifer (Hanson, 2013) |
Même si sa musique est construite quasiment de la même façon sur chacun de ses travaux en solo,
Aaron Dilloway reste un musicien qui m'impressionne toujours énormément. Je me répète beaucoup quand je parle de lui, car je le répète encore, c'est un musicien qui se répète et joue sur les répétitions.
Infinite Lucifer, une pièce de douze minutes (initialement paru sur un vinyle une face aujourd'hui épuisé mais réédité en version gratuite sur le bandcamp de Dilloway), se démarque seulement par son aspect plus solennel et dramatique que d'habitude, par sa construction en ruptures, ainsi que par l'utilisation d'un synthétiseur. Je ne me répèterai pas sur l'utilisation des bandes magnétiques, sur les boucles et les collages. Je répète seulement qu'Aaron Dilloway défonce: écoutez, c'est gratuit et ça ne dure pas longtemps. Je répète: Aaron Dilloway tue.
[informations & téléchargement:
http://hansonrecords.bandcamp.com/album/infinite-lucifer)
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MIGUEL A. GARCIA - one perjury (for murayama) (homophoni, 2013) |
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MIGUEL A. GARCIA - one perjury (for coccyx) (homophoni, 2013) |
one perjury est une suite de deux pièces dédicacées l'une à Seijiro Murayama, et l'autre à Miguel Prado, publiées en téléchargement gratuit sur le netlabel homophoni. Deux pièces composées et assemblées par
Miguel A. Garcia (aussi connu sous le nom de Xedh). Deux pièces assez linéaires où radios, sinusoïdes et petits bruits toujours assez minimalistes dialoguent avec des matériels additionnels des dédicataires (les râles et la caisse claire de Murayama, la guitare épurée de Miguel Prado). On dirait une sorte de dialogue imaginaire avec les dédicataires, un dialogue fantasmé ou désiré par Miguel A. Garcia qui tente en même temps de créer et leur univers, et une réponse personnelle à leur musique. Deux pièces courtes, minimalistes et légères, mais cependant la construction est solide, chaque évènement semble placé où il faut, et chaque univers (j'entends ceux de Murayama et Prado) est bien retranscris. Cohérent, riche et personnel: du bon travail.
(informations & téléchargement:
http://homophoni.com/homo056.html et
http://www.homophoni.com/homo057.html)