KIILN - Is Music Invisible? (Caduc, 2013) |
La musique proposée par Kiiln n'est pas évidente à cerner - et elle n'est pas non plus simple à décrire. Pour donner un ordre d'idées, Kiiln peut faire penser aux nouveaux improvisateurs et musiciens coréens tels que Hong Chulki, Ryu Hankil et Jin Sangtae, mais aussi à la "génération post-eai" des jeunes américains comme Richard Kamerman et Anne Guthrie. Mais avant de parler de ces musiciens récents, il s'agit peut-être d'une musique plus simplement post-cagienne qui peut faire penser à certains enregistrements électroacoustiques de David Tudor.
Tout ça pour donner un aperçu, je vais donc essayer d'être plus précis et spécifique maintenant. Is Music Invisible? est une suite de cinq pièces assez courtes aux structures fluctuantes. Ca ne semble ni précisément structuré ni spontané et le duo pourrait très bien suivre une u plusieurs partitions graphiques. Kiiln propose une sorte de noise minimaliste et lo-fi, une musique calme, abstraite et grinçante basée sur des fréquences de radio, des buzzs électriques, et surtout beaucoup d'objets amplifiés par des micro-contacts. Les deux voix s'entremêlent en un ensemble de débris, de déchets et de parasites électroniques mouvants et instables. Si la musique ne paraît pas spontanée, les matériaux paraissent quant à eux aléatoires e par leur nature instable et parfois hors de contrôle.
Cinq pièces qui paraissent toujours échapper à la mémoire, cinq pièces quelque peu évanescentes en somme ; et je ne suis pas sûr que ce soit l'objectif. Les couleurs sont singulières, l'ambiance est original, et j'aime bien ce côté archaïque et bricoleur, cette atmosphère calme et électrique, mais les idées manquent de force.