Jin Sangtae - Sacrifice 2 (Ghost & Son, 2012)
Sacrifice 2 est un mini CDR de l'artiste sonore coréen Jin Sangtae publié par un label de Nick Hoffman, Ghost & Son. Un disque extrême, radical et très étrange à vrai dire, difficile d'écoute malgré le peu de temps qu'il dure, c'est-à-dire, 25 minutes. A l'intérieur du disque, Jin Sangtae n'est crédité qu'aux klaxons, mais on peut entendre de nombreux objets percussifs ainsi que différents larsens et quelques manipulations électroniques. La structure est difficilement identifiable en fait, après des silences et des sons indéterminés, des sons aussi percussifs que bruitistes, voilà qu'un klaxon, apparaît, neutre, fort, surprenant, quand ce n'est pas une fréquence suraiguë alarmante, autant de fractures qui viennent rompre une dynamique globale plutôt calme.
Sur cette unique pièce, Jin Sangtae s'amuse à rompre les habitudes, à jouer sur les discontinuités au niveau des timbres comme au niveau des dynamiques. Le klaxon, comme gêné par une feuille de papier qui le fait trembler, ainsi que des larsens, viennent irrégulièrement briser la ligne tracée par les percussions chaotiques, calmes et industrielles, mais également les lignes tracées par les silences. Difficile de cerner la logique des ruptures, les lignes sont cassées de manière apparemment irrationnelle, on sait seulement qu'il vaut mieux ne pas s'habituer à un univers, dans la mesure où il sera nécessairement brisé par un élément sonore toujours plus improbable, toujours plus fort, et toujours plus radical, dans son intensité comme dans son opposition.
Une pièce extrême, violente, radicale, et originale: à écouter.
Miguel A. Garcia - red river/rio tinto (Ghost & Son, 2012)
A partir d'enregistrements des voix d'Alba Burgos et Ohiana Vicente, des percussions de Raul Dominguez et des guitares de Carlos Valverde, Miguel A. Garcia (alias Xedh) a composé une musique brutale, sale, violente et extrême. Durant neuf pièces qui durent en tout 25 minutes, MAG compose une musique noise, hardcore, électrique et grasse, basée sur la déconstruction des enregistrements proposés par ses amis. Un son très brut, une énergie très bestiale, des structures éclatées, une texture saturée, red river/rio tinto nous plonge dans les bas-fonds de la musique noise, à tendance harsh, low-fi et métal.
Neuf pièces intenses, très fortes, crades, bestiales. Peut-être originales, mais malheureusement plutôt fatigantes. Si cette suite respire l'underground, il n'en reste pas moins que l'absence de développement et de continuité, en plus de la saturation exacerbée, m'ont empêché de pénétrer cet univers sans me lasser ou m'énerver...