MACHINEFABRIEK - Attention, the doors are closing! (2014) |
L'artiste sonore néerlandais propose ici une suite de six pièces qui comportent de nombreux enregistrements de percussions, et de nombreuses ondes sinusoïdales. Machinefabriek fait interragir de manière assez proche de Pisaro les cymbales frottées, les résonances d'un vibraphone, et autres percussions minimales avec des fréquences pures et simples. Le son est vraiment bon (peut-être encore grâce au mastering de Joe Panzner qui connaît bien ce genre de musique) : les fréquences électroniques comme les percussions s'entremêlent avec beaucoup de justesse, de finesse et d'équilibre. Les paysages sonores dessinés ici par Machinefabriek sont ambivalents et un peu sombres : on ne sait pas ce qu'on entend, ni la direction que l'on prend, mais on a vite la sensation de descendre dans un endroit de plus en plus froid, isolé et désertique. Ces compositions de Zuydervelt ont un coté austère et chaleureux : austère pour la réduction des éléments sonores à des outils très simples et froids, et chaleureux pour l'interaction très riche entre ces éléments.
Des éléments isolés et esseulés qui se confrontent et se frottent pour former quelque chose de dense et riche, telle pourrait être la vision de la Russie propre à Machinefabriek, sujet supposé de ces compositions et de la chorégraphie d'Ivan Perez pour laquelle elles ont été écrites. En tout cas, c'est comme ça que j'ai ressenti cette suite, et c'est ce que j'ai aimé chez elle. Beau travail.