JENNIFER VEILLEROBE - Luftlöcher (Senufo, 2013) |
En effet, pour ce vinyle, Jennifer Veillerobe a enregistré plusieurs liquides mousseux à travers des trous percés dans des bouteilles en plastiques. Les enregistrements sont laissés tels quels, sans traitements. Une démarche brute pour un résultat très fin et captivant. La palette de sons développée par Jennifer Veillerobe est en effet très large, elle va du son suraïgu proche d'une fréquence sinusoïdale à des bourdonnements nasillards genre moustique torturé. Chaque pièce est une suprise, chaque son est captivant. On se demande toujours comment il peut être produit, comment il a été enregistré, etc. Veillerobe sait captiver l'auditeur grâce à son originalité certes, mais aussi grâce à la musicalité de chacun de ses enregistrements. Il y a souvent comme une pulsation incertaine, et parfois même comme une harmonie fantôme dans les sons produits et utilisés ici. La démarche et le mode de production des sons peuvent paraître très pratiques et expérimentaux, ça peut ressembler à du bricolage gratuit, et pourtant, non. Veillerobe possède également un un sens de la composition et sait apparemment gérer le son de manière musicale, elle parvient à véritablement composer avec ses inventions sonores et ludiques, et ça vaut le coup d'oreille.
Luftlöcher s'apparente à une sorte de défrichage d'un terrain inconnu et très concret, mais se révèle surtout être une suite de courtes vignettes sonores pleines de suprises, au niveau des textures bien sûr, mais également au niveau des formes variées. Du beau bricolage.