FRANCISCO MEIRINO - An extended meaning for something meaningless (Audio Field Theory, 2013) |
Trois pièces qui ne se basent pas sur grand chose : un léger larsen, des field-recordings basiques, des microcontacts, etc. Et pourtant, à partir de ces bases qui peuvent paraître pauvres, Meirino parvient à construire une musique riche, profonde, et dramatique. Le compositeur joue sur la tenue de sons qui acquièrent une profondeur émotionnelle au fil de leur déroulement, le son n'est pas forcément très riche, mais sa durée le rend petit à petit de plus en plus présent, de plus en plus intéressant et profond. Bien sûr, la modification de chaque source est belle, précise, technique - mais ce n'est pas forcément le plus intéressant, même si le son de Meirino est assez personnel.
Ce que je trouve vraiment bon sur ces trois pièces, c'est comment Meirino parvient à immerger l'auditeur (de force presque) dans des sons qui ne paraissent pas exceptionnels au premier abord. Meirino utilise des sons assez simples, épurés, des fréquences granuleuses, quelques vagues modulations, des field- recordings rustres, et c'est tout. Mais dans la durée, on finit par s'habituer à ces sons, à les prendre en sympathie, à tenter de les comprendre et à ressentir de plus en plus ce qu'ils peuvent exprimer. La musique de Meirino a quelque chose d'une sorte de musique électroacoustique minimaliste et romantique : c'est simple, précis, mais plein d'émotions et de force dramatique dès que l'on rentre un peu dedans et que l'on accepte de s'immerger dans son univers. Bon travail.