FRÉDÉRIC NOGRAY - Vaccabons et Malfactours (Kaon, 2013) |
De ce dernier, je n'avais jamais entendu de travaux basés sur des field-recordings encore - je ne connais que son installation à base de bols en cristal de roche, et son duo électronique aux côtés de Stéphane Rives. Il n'est pas question d'abstraction sonore ici, ni de manipulations électroniques. Le son est simplement équalisé, et monté. Un son tellement pur et figuratif qu'on se demande si l'objectif n'est pas plus documentaire que musical. Nogray assemble certains enregistrements à la manière d'une chronique journalière de cette vallée limousine. Quelques coqs évoquent le lever du jour, un orage éclate, des grillons et certains oiseaux évoquent ensuite le coucher du soleil, la rareté des moteurs comme le côté rustique des barques et des rames peuvent aussi rappeler l'aspect déserté de cette région, tandis que les cris et les bruits animaliers évoquent au contraire la richesse de la faune locale. Et bien, sûr, c'est de l'eau, beaucoup d'eau qu'on entend.
Sur ce mini-CD Nogray propose une pièce ultraréaliste et précise qui joue principalement sur l'évocation et la figuration. De la musique très concrète (au sens premier, pas au sens esthétique) au caractère rural et naturel. Les sons sont très beaux, très précis, mais ils ne m'ont pas plus enchanté que ça. C'est propre, naturellement évocateur, très linéaire et narratif, une pièce plus proche du documentaire sonore (même le format de 20 minutes rappelle ces petits reportages télévisés) que de la musique concrète.