THE NOISER - The Black Symphony (Monochrome Vision, 2013) |
The Noiser propose en effet une suite de 13 pièces avec des titres semblables aux mouvements d'une symphonie, des titres qui renseignent sur la vitesse et le caractère de chacune des parties. Mais ici ce n'est pas tellement le tempo qui change - ce n'est pas pulsé - mais plutôt l'intensité et le volume qui varient selon les parties. Si certaines pièces sont comme on l'imagine très fortes, massives et intenses, d'autres parties sont beaucoup plus calmes, parfois proches de l'ambient, voire certaines carrément silencieuses, etc. Ottavi aka The Noiser propose une sorte de thème & variations sur le noise. Une suite où le noise est traité sous toutes ses formes, où les parasites se superposent en une architecture complexe et agressive, où le bruit forme un lent crescendo, où le silence se confronte au bruit, des variations sur les bruits ambient, sur le bruit calme, sur la puissance, la douceur, et autres caractères que le noise peut revêtir.
The Black Symphony est une variation sur les différentes possibilités du harsh noise, qui vont du silence numérique pur au mur de son brut. Une variation inégale qui s'apparente plus à un collage qu'à une suite, jouissive et réjouissante surtout pour les parties les plus furieuses, les plus intenses et les plus agressives.
KK NULL & THE NOISER - sans titre (Monotype, 2013) |
Ottavi aka The Noiser propose ici encore des murs de bruit blanc, des larsens, des fréquences qui se frottent et agressent, tandis que KK Null envoie des gros beats déconstruits entre gabber et breakcore bien lourd. Que faire à une époque où harsh noise et musiques électroniques épuisent de nombreux auditeurs ? Un duo comme ça : une collaboration fertile entre deux musiciens qui mettent la puissance, l'intensité et la fureur du harsh noise au service d'une sorte de breakcore agressif, violent et jouissif. La collaboration entre KK Null et The Noiser est vraiment jouissive : des collages de samples qui vont du piano contemporain aux percussions traditionnelles asiatiques en passant par des rythmiques techno bien grasses, samples et voix passés au filtre d'un pad survolté qui démonte tout en un mur de bruit. Le duo propose une sorte de harsh pulsé qui par certains aspects (pour la puissance) fait penser à la collaboration de Merzbow et Alec Empire (ou Marc Hurtado et Vomir plus récemment), mais encore à certains improvisateurs adeptes du collage et des platines comme erikM ou dieb13.
Une musique furieuse et puissante, lourde et grasse, animée par des gros beats monstrueux, soutenue par du noise agressif, dense et intense, qui ne cesse de se renouveler et de bouger. C'est rapide, puissant, lourd, déchainé. Très bon.