LOOPER - Matter (Monotype, 2013) |
La formule n'a pas changé mais est toujours aussi réjouissante. Sur quatre pièces, Looper explore de longues notes tenues et en explore l'organicité sans trop de variations. Une musique proche du drone et de l'ambient toujours, de longues basses produites avec une précision et une régularité vraiment surprenantes pour un violoncelle (désaccordé) et des percussions. Ingar Zach surtout explore des toms et des gongs (ou cymbales) gigantesques à un volume assez faible, avec une finesse et une délicatesse incroyables. Quant au violoncelle de Nikos Veliotis, sa manière de s'intégrer au nuage sonore est tout aussi fine et subtile. Et sur ces deux couches sonores souvent indiscernables, Martin Küchen rajoute des souffles mélodiques et des bribes de fréquences radios qui donnent du relief, de la poésie et de l'intensité à chacune de ces pièces.
Looper continue d'explorer des espèces de nuages sonores inédits, avec des fréquences extrêmes mais très douces, fines, poétiques et subtiles. Le trio propose une nouvelle fois une forme de drone/ambient intime et poétique, lumineux et langoureux. On se retrouve immergé dans une masse sonore non violente et non agressive, une masse lumineuse et douce, belle, travaillée, propre et surtout intime. Car la musique de Looper, du fait de l'instrumentation d'accord, ne ressemble à aucune sorte de drone ni d'ambient, elle ressemble avant tout aux rêves et aux envies les plus intimes de chacun de ces trois prodiges. C'est une musique créative, personnelle, onirique et organique, belle et sensible. Très beau travail encore.