BRUNO DUPLANT&DARIUS CIUTA - (G)W(3) (mystery sea, 2013) |
Il s'agit d'une suite de deux pièces (65 et 15 minutes environ), une suite épique et immersive. 80 minutes de boucles qui ne sont pas sans rappeler des ressacs et des vagues maritimes, des boucles sombres et obscures, accompagnées et ponctués de sons abstraits et minimaux. Une album d'ambient très mystérieux et immersif, qui se plonge dans des vagues sonores abstraites, des vagues répétées auxquelles répondent toujours toutes sortes de bruits abstraits, indéfinis et indéterminés. On ne sait jamais trop si c'est de l'électronique, un ordinateur ou des field-recordings, Duplant & Ciuta se plongent de manière trop profonde dans le son pour que la source ait encore un sens. Ce qui compte ici, ce sont les qualités sonores les plus essentielles, et les impressions qu'elles dégagent. La structure est complexe même si l'ambiance est plane, l'intensité toujours égale à elle-même.
Des vagues toujours pareilles mais jamais identiques qui se succèdent de manière créative et interminable dans une ambiance obscure, maritime et un peu flippée. Je ne suis pas fan d'ambient en général, hormis du drone, mais là, il y a quand même quelque chose, un truc qui fait que l'on reste assez bien attentif malgré la longueur de ces pièces. Bon travail.
[informations, présentation, chroniques & extraits : http://mysterysea.wordpress.com/catalog/ms73-bruno-duplant-darius-ciuta/]
PEDRO CHAMBEL&BRUNO DUPLANT - I do not know what music but contrariwise quite rather well what is a sound (impulsive habitat, 2013) |
La première partie est une composition électroacoustique, proche de l'ambient noise. Une longue plage linéaire et abrasive de sons abstraits et de boucles obscures. Une étrange pièce à l'ambiance spatiale (oui, ça ferait une très bonne musique SF) composée de micro-variations de dynamique durant 27 minutes. Il s'agit là d'une composition monotone et immersive encore, un peu plus hargneuse cependant que le duo avec Ciuta. Quant à la seconde partie, elle est composée de field-recordings, de radios, de sinusoïdes, de guitare, de micro-contacts et de bruits quotidiens. Ses aspects concret et figuratif la rendent encore plus dérangeante et mystérieuse que la première, la construction semble plus obscure et les référents sonores ne sont pas toujours évidents à saisir (bruits de cuisine, supermarché, etc.). Le duo propose ici une immersion dans les sons quotidiens, compose une pièce avec les résidus et parasites sonores usuels.
Contrairement au titre, Duplant et Chambel savent aussi bien ce que sont la musique et les sons, car ils parviennent très bien à composer de la musique avec des sons. L'assemblage des sons, qu'ils soient quotidiens, synthétiques ou parasitaires, et leur mise en forme, sont sensibles et intelligents. Une intelligence qui permet en tout cas aux auditeurs de les percevoir autrement.
[téléchargement : http://impulsivehabitat.com/releases/ihab070.htm]