EVOL - Sense Títol (Munt, 2013) |
La musique d'Evol est là encore très brute, radicale, extrême, et épurée. Un ordinateur, un klaxon à air comprimé (celui des supporters), passé au crible d'effets simples (arpégiateur surtout). Une seule et même fréquence, avec une enveloppe à peine présente, est triturée et manipulée de manière interminable. Elle est diffusée en boucle de manière courte, rapide, avec attaque, sans attaque, grave, aigue. Elle ressemble parfois à un drone, puis à une instru, puis à un beat. Mais c'est toujours la même, avec la même forme d'onde, où seule la vitesse de la fréquence semble légèrement osciller. Evol parvient encore une fois à produire une musique simultanément homomorphique et en constante variation. Ca bouge sans cesse, oui, mais c'est toujours la même chose qui bouge. Jusqu'à ce qu'arrive clairement le klaxon, trituré de la même manière que la fréquence précédente, avec son timbre encore plus dur, plus nasillard, plus insupportable.
Un enregistrement d'une demi-heure sur une seule face de la cassette : toujours aussi exigeant et extrême. Encore une composition pour ordinateur proche de la musique rave pour l'aspect répétitif et aliénant, pour le timbre brut et dur, mais qui ressemble aussi et surtout à une géométrie non-euclidienne et distordue faite de lignes constamment rompues et infinies, de distorsion de l'espace et du temps, de sons irréels, toujours similaires et toujours surprenants. Excellent.