LALI/NOISH/XEDH - icgs el (Nada, 2013) |
La musique en elle-même n'a pas grand chose à voir avec le réductionnisme, mais l'attitude de ces musiciens face à leurs outils s'en rapproche fortement je trouve. Garcia utilise sa table comme Dörner utilise sa trompette, de manière réduite et épurée, mais en même temps très poussée aussi, et c'est peut-être ici encore plus radical. Car le trio n'explore pas forcément des territoires soniques pour leur richesse, mais plutôt pour l'expérience. Du coup, le trio peut utiliser des sons primitifs tel qu'un larsen pur, de la ferraille frottée, des micro-contacts et des radios, ainsi que des synthèses numériques bizarres, car ce qui est intéressant ici, c'est la déconstruction de tous ces éléments qui naît de leur rencontre et de leur succession. Réductionniste dans l'attitude instrumentale peut-être mais pas du tout dans le contenu musical : les trois musiciens ne se fixent que très rarement sur une texture particulière, ils ne cherchent pas à en explorer les possibilités, ils cherchent plutôt à les déconstruire et à créer une expérience sonore unique avec des matériaux plutôt banals. Et c'est réussi.
De l'improvisation qui n'est pas vraiment électronique, ni numérique, encore moins acoustique et qui se base plus sur la déconstruction des matériaux plutôt que sur leur exploration. Une expérience vraiment étrange qui en vaut le détour.