TRAPIST - The Golden Years (Staubgold, 2012) |
Je n'avais jamais écouté ce trio en fait avant cette publication (CD et LP) qui est leur troisième en dix ans. Apparemment, le rythme de publication est aussi épuré que leur musique... Car la musique de Trapist joue beaucoup sur l'épuration, la répétition et l'abstraction. Trapist livre quelques riffs composés d'un accord, un accord qui se dilate jusqu'à ne former plus qu'une nappe électronique. Et il en va de même pour tous les instruments : des accompagnements simples qui s'épurent au fur et à mesure des pistes jusqu'à s'approcher du silence comme par exemple à la fin de la deuxième piste où on n'entend plus que quelques harmoniques à la contrebasse et une caisse claire au rythme divisée par quatre. De manière générale, Trapist propose des morceaux assez lents, avec quelques mélodies répétitives, aux accents mélancoliques et sombres, accompagnées de quelques incursions bruitistes à l'électronique. Et chacune des pièces tend progressivement vers l'amenuisement et l'épuration : elles semblent toutes destinées au silence et au minimalisme quelque soit le départ - qui peut également être le silence comme sur la dernière piste...
Avec quatre courtes pièces, Trapist propose une sorte de post-rock version noise et minimaliste très intime, mais aussi très personnel. C'est sensible, extrêmement précis, bien construit, les atmosphères lyriques et le son recherché sont vraiment intéressants, les développements sont exigeants et radicaux, mais ça reste facile d'écoute. Bref, conseillé.