KEVIN DRUMM - Second (Perdition Plastics, 1999) |
L'esthétique de Kevin Drumm s'est ici affinée et se rapproche du drone et de l'ambient. Il utilise encore la guitare préparée, mais de manière discrète, comme l'électronique, pour créer quelques ruptures subtiles de temps à autre. Mais de manière générale, Kevin Drumm produit plutôt de longues plages synthétiques avec quelques sinusoïdes et de vieux enregistrements ambient. La guitare est parfois jouée à l'ebow peut-être, les textures y ressemblent en tout cas. Des nappes continues, légères, discrètes et linéaires. Ce ne sont pas encore les drones denses et brutaux, ce ne sont plus les recherches instrumentales sur les préparations possibles avec la guitare sur tabe, mais c'est entre les deux. Second marque une sorte de tournant vers les compositions et les recherches plus réflcéchies. Kevin Drumm a toujours su conserver l'énergie primitive et brutale de ses recherches à la guitare, et les a transposé aussi bien à l'électonique que sur l'ordinateur, mais en les mettant au service d'une musique plus raffinée, plus réfléchie.
Et c'est déjà le cas sur Second, mais personnellement, le côté ambient m'a laissé un peu froid. Je qualifierais d'ailleurs ce disque d'assez froid dans l'ambiance qu'il dégage. C'est très bien fait, souvent surprenant, et je comprends qu'il ait pu faire date en 1999, mais aujourd'hui, à l'écouter, je ne le trouve pas aussi passionnant et envoutant que le reste de son œuvre. Bien sûr il y a des moments somptueux, mais aussi des creux, et ce sont surtut ces creux qui prévalent à mon avis. Pour amateur d'ambient surtout.